L’équipe organisatrice se sera rongé les ongles jusqu’au bout – mais l’Université d’été française du Frankreich-Zentrum a finalement bel et bien pu avoir lieu, en présentiel, la semaine du 6 au 10 septembre de cette année, après une année de pause forcée due au covid. Le sujet choisi pour ces retrouvailles était « La France plurielle. Les régions françaises en leur diversité » ; après un tour du monde, il y a deux ans, autour de la francophonie, il s’agissait de voir combien la France elle-même offre une grande variété de traditions, de langues, de terroirs.

Le covid n’a pas été totalement absent des festivités : par sa faute, l’Université d’été a dû exceptionnellement commencer directement dans les salles de cours, sans la traditionnelle allocution d’ouverture du lundi matin, et – surtout – s’achever sans la cérémonie de clôture du vendredi après-midi, lors de laquelle participant.e.s et équipe organisatrice se retrouvent d’habitude, quelque peu fatigué.e.s mais heureux.ses après une intense semaine, autour d’un verre et de petits fours. Cela n’a néanmoins pas gâché l’ambiance, d’autant plus que le dicton selon lequel il fait toujours beau la semaine de l’Université d’été n’a cette année de nouveau pas été pris en défaut : nous avons eu toute la semaine une Université d’été… Deux nouveaux formats sont venus compléter les habituels cours du matin et ateliers de l’après-midi : un pub-quiz autour des régions françaises le lundi soir, au restaurant Schützen, ainsi qu’un cours de cuisine française mené par la cuisinière provençale Bérangère Pouchin, qui a expliqué à un public très attentif, lors d’une soirée d’une tiédeur proprement méridionale, tous les secrets de la socca niçoise et de la ratatouille marseillaise.

Tout ne fut pas que détente, néanmoins : les très instructives conférences ont, pour l’une, mis en évidence la richesse des langues régionales françaises, pour l’autre, fait apparaître les évolutions des paysages français au cours des décennies, ou encore posé la question de l’existence réelle de spécialités culinaires régionales en France. Car pour le dire d’un mot : tout n’est pas de Bourgogne dans le bœuf bourguignon – et c’est une litote…

Un autre point d’orgue de la semaine fut certainement la belle conférence de la journaliste de France Musique Aliette de Laleu sur « Le matrimoine musical des régions de France », qui s’est tenue au Centre Culturel Français Freiburg, le traditionnel partenaire du Frankreich-Zentrum pour l’Université d’été. Elle a montré combien la gente masculine des critiques musicaux s’est évertuée, depuis des décennies, voire des siècles, à passer presque systématiquement sous silence les compositrices et artistes féminines, de manière à conserver la traditionnelle répartition des rôles dans ce domaine : aux hommes, celui du génie, aux femmes, celui des muses. Le public, à plus de 95% féminin, en est ressorti quelque peu secoué ; mais les nombreux extraits musicaux, très originaux, ont, espérons-le, contribué quelque peu à faire passer la pilule…

Si le sujet de l’an prochain n’a pas encore été arrêté, au moins certain.e.s participant.e.s ont d’ores et déjà pris rendez-vous avec l’équipe organisatrice ainsi qu’avec certain.e.s autres participant.e.s pour septembre 2022 ; à l’an prochain, donc !